Tendances 2024 du recrutement Tech

Lorsqu’on les interroge sur ce qui compte le plus pour eux, les développeurs citent 1) le salaire, 2) l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, et 3) la possibilité de travailler à distance. Des priorités qui n’ont pas changé depuis l’année dernière. 

En effet, le télétravail est plus que jamais un argument clé pour les talents de la Tech en 2024. 31 % des développeurs affirment qu’il s’agit d’un critère essentiel, contre seulement 28 % en 2023. Peut-être serait-il avisé de réévaluer la pertinence de votre politique de retour au bureau ?

Dans les services RH, la semaine de 4 jours a également beaucoup fait parler d’elle cette année. En ce qui concerne les profils IT, ils semblent plutôt la considérer comme un bonus que comme un critère indispensable. Seulement 7 % des développeurs interrogés l’ont citée dans leur top 3.

Mais cela ne veut pas dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Environ 67% des professionnels interrogés précisent qu’ils utilisent déjà l’IA dans leur quotidien professionnel. Et il semblerait que ce chiffre soit appelé à augmenter.

En effet, 43% des développeurs se disent optimistes quant aux améliorations que l’IA peut leur apporter au quotidien (voir ci-dessous), et 60% d’entre eux déclarent vouloir l’utiliser de manière plus intensive.

Toutefois, des doutes subsistent au sujet de ces technologies. 23% des développeurs se disent sceptiques, et 6% d’entre eux confirment s’inquiéter des conséquences qu’elles pourraient avoir sur leur carrière et leur employabilité.

22% des participants ont par ailleurs indiqué qu’ils ne savaient pas si une utilisation accrue de l’IA était une bonne ou une mauvaise chose.

C’est confirmé : la plupart des professionnels qui utilisent l’IA dans leur travail utilisent ChatGPT.

Copilot arrive à la seconde place et d’autres outils ont été mentionnés en commentaire, tels que Tabnine, Codeium et Phind.

33% des développeurs interrogés déclarent qu’ils n’utilisent aucune IA dans le cadre de leur travail. Une analyse plus approfondie de ces résultats vous est présentée ci-dessous.

Nous avons également interrogé les 33% de développeurs qui ne se servent pas de l’IA dans leur travail pour comprendre leurs raisons.

29% d’entre eux ont répondu qu’ils n’ont pas confiance dans ces technologies, et 28% ont déclaré que leur employeur s’oppose à l’utilisation de l’IA.

Un quart des développeurs estiment que l’IA n’est pas fiable ou qu’elle est inefficace.

Les participants ont en outre déclaré que dans certains cas, et selon les tâches à effectuer, l’utilisation d’un outil d'IA n’est tout simplement pas pertinente.

D’autres ont exprimé leurs réticences à “confier” leur travail à une IA, allant parfois jusqu’à estimer que cela reviendrait à être “paresseux”, “peu éthique” ou préjudiciable à leurs compétences.

36% des personnes interrogées ont affirmé ne pas vouloir endosser de responsabilités managériales.

Certains programmeurs savent s’illustrer individuellement, quand d’autres brillent par leurs compétences managériales et de mentoring, ou leurs qualités en tant que lead développeur ou architecte.

Nous avons demandé aux recruteurs et aux managers amenés à recruter des développeurs s’ils disposaient de plans de carrière clairement définis. Moins de la moitié ont répondu par l’affirmative, et ont déclaré que leur entreprise n’avait développé aucun cadre de référence pour décrire les perspectives d’évolution des profils techniques, tous postes confondus.

15% d’entre eux ont indiqué que des plans de carrière existaient pour certains postes uniquement.

Quand on sait que le “manque de perspectives d’évolution” est la première cause de démission chez les développeurs, on ne peut que conseiller aux entreprises de s’améliorer sur ce point.

Environ ¾ des développeurs sont satisfaits de leur relation avec leur(s) manager(s). Excellente chose !

En revanche, ceux qui ne sont pas satisfaits sont plutôt disposés à ne pas subir longtemps cette contrainte. 13 % des développeurs concernés déclarent qu’ils sont "à la recherche d’un nouveau poste dans lequel ils seront plus en phase avec le style de management de l’organisation".

C’est pourquoi il est essentiel de collecter régulièrement du feedback auprès des équipes Tech au sujet de leurs attentes vis-à-vis de leurs managers.

Outre le fait qu'une partie des développeurs interrogés se sent moins en sécurité dans leur emploi, certains ont également moins confiance dans leur capacité à changer d'entreprise ou de fonction.

En 2021, nous avions demandé aux développeurs de notre communauté à quel point ils trouvaient facile de changer de poste (sur une échelle de 0 à 10, 10 étant “extrêmement facile”). Nous avions obtenu une moyenne de 7, aujourd’hui descendue à 5.

Il semblerait que le gel des embauches, les licenciements plus fréquents de profils Tech et l’incertitude économique qui frappe actuellement le marché des talents ait passablement ébranlé la communauté des développeurs.

Ceux qui envisagent de changer d’entreprise sont généralement en quête de meilleures perspectives d’évolution et d’un meilleur salaire.

Certes, le salaire est un critère clé lors de la recherche d’un nouvel emploi. Mais pour ce qui est de la fidélisation des talents IT, le salaire ne figure même pas dans le top 3 de leurs priorités.

Un bon équilibre pro-perso (38%), des collègues géniaux (37%), et des défis à relever sont les principaux critères qui poussent les développeurs à rester dans leur poste.

Morale de l’histoire : même si vous avez la possibilité de proposer des salaires attractifs, il vous faudra tout de même investir du temps et de l’énergie pour construire un environnement de travail bienveillant, collectif et propice à l’émulation.

Même si 67 % des développeurs utilisent déjà l’IA au quotidien, le sujet de l’utilisation de l’IA dans le cadre d’un processus de recrutement reste polémique.

Près d’un quart (23%) des recruteurs et des managers considèrent que le fait d’utiliser l’IA revient à tricher. Seulement 8% d’entre eux encouragent l’utilisation d’outils IA, et près de la moitié (48%) estiment que cela dépend de l’usage qui en est fait.

Il nous a paru surprenant que si peu d’entreprises fassent la promotion de l’utilisation de l’IA, dans la mesure où ces technologies sont en passe de devenir incontournables dans le processus de recrutement. Mais qu’en pensent les développeurs ?

Seulement 19% des développeurs assument ouvertement d’utiliser l’IA au cours du processus de recrutement.

Étonnamment, un tiers des développeurs considèrent que l'utilisation de l'IA lors d'un entretien ou d'un test technique est une forme de tricherie.

Selon eux, est-ce de la triche parce qu’ils savent (ou pensent savoir) que les entreprises elles-mêmes considèrent que c’est de la triche ? Ou parce qu’ils ont beaucoup d’attentes vis-à-vis de l’IA et de ses capacités ?

Est-ce qu’une généralisation de l’utilisation de l’IA dans le processus de recrutement est susceptible de faire évoluer les mentalités ? Le temps nous le dira.

Les développeurs sont décidément partagés sur la question de savoir si oui ou non, l’IA doit être intégrée au processus de recrutement.

Notre position ? Nous l’avons déjà dit et nous continuerons à le dire : le processus de recrutement des profils Tech se doit de rester proche de la réalité du métier- et cela vaut aussi pour les outils.

Comment évaluer les compétences d’un développeur si vous ne lui proposez pas un environnement d’entretien fidèle à celui dans lequel il code au quotidien ?

Les recruteurs et les managers qui recrutent des profils IT déclarent consacrer en moyenne cinq semaines au recrutement d’un profil technique.

Comment votre entreprise se situe-t-elle par rapport à cette moyenne ?

Même si les éditeurs de logiciels RH ont réellement intégré l’IA à leurs outils cette année, certains recruteurs (à l’instar de certains développeurs) restent méfiants à l’égard de ces technologies.

La méfiance et politique de l'employeur ont été les deux critères les plus cités lorsque nous avons interrogé les recruteurs qui déclarent ne jamais utiliser l’IA.

Les objectifs de recrutement de cette année sont légèrement plus ambitieux que ceux de ces dernières années.

En 2022, 35% des entreprises interrogées avaient déclaré vouloir recruter plus de 50 développeurs. Les objectifs d’embauche de 2023 étaient légèrement inférieurs, avec seulement 23% d’entreprises désireuses de maintenir ce nombre de recrutements. Cette année, les ambitions sont à nouveau en hausse, avec 30 % de participants comptant embaucher plus de 50 développeurs en 2024.

Les recruteurs sont principalement à la recherche de profils juniors et confirmés (intermédiaire).

Les entreprises ont en effet changé de priorité au cours de l’année écoulée et sont désormais moins en recherche de développeurs seniors.

L'année dernière, 31% des recruteurs souhaitaient recruter des profils seniors. Ce chiffre est tombé à 18% en 2024.

Une des explications possibles serait que les postes proposés l’année dernière à des profils seniors ont justement été pourvus. Mais cela peut également être dû à des coupes budgétaires.

Deux phénomènes se sont accentués l’an dernier à la suite de la pandémie : le nombre de développeurs freelances a augmenté et les entreprises ont beaucoup plus externalisé qu’auparavant (63%).

Cette année, 57 % des recruteurs ont déclaré que leur entreprise recrutait des travailleurs temporaires pour répondre à leurs besoins Tech.

Cela est-il corrélé au fait que les recrutements en interne semblent reprendre progressivement ? Les budgets sont-ils alloués ailleurs ? il sera quoi qu’il en soit intéressant de voir quel impact aura cette tendance sur les recrutements en 2024.

Un nombre grandissant d’entreprises recrutent leurs talents techniques à l’étranger. En 2022, 40% des recruteurs ont embauché à l’international, chiffre qui est monté à 51% cette année.

Bien sûr, la mise en place d’une politique de télétravail bien pensée rend cela possible. Mais l’engouement actuel pour le recrutement basé sur les compétences ne contribue-t-il pas également à accélérer cette tendance ?

Lorsque les compétences sont placées au cœur des stratégies de recrutement, il est possible de remettre les autres facteurs déterminants en perspective et de lever les éventuelles difficultés.

Les recruteurs et entreprises qui sourcent leurs talents à l’international le justifient de différentes manières.

La première motivation est le budget, qui est cité par 42% des participants. Les recruteurs se tournent également vers l’international pour augmenter la taille et la diversité de leur vivier de talents.

Le fait est que trouver des candidats qualifiés est, toutes années confondues, la difficulté la plus fréquemment citée. D’où l’intérêt d’aller recruter des talents dans le monde entier, tout en maîtrisant les coûts associés.

Il y a quelques années déjà, nous avions constaté une augmentation du nombre d’entreprises disposées à recruter des développeurs qui n’avaient pas suivi de parcours académique dans la programmation.

Entre 2021 et 2022, le nombre de recruteurs suivant cette tendance avait doublé.

Depuis, nous n’avons cependant enregistré que peu de changement.

En 2024, nous constatons au contraire qu’un nombre grandissant de professionnels du recrutement exigent l’obtention de certains diplômes, et en recoltent les bénéfices. Les 20 % restants se laisseront-ils influencer à leur tour ?

Vous pensez que seuls les RH valorisent les soft skills ? Et que les profils tech ne croient qu’aux compétences techniques ?

Détrompez-vous.

78% des développeurs et 81% des recruteurs affirment que les soft skills sont au moins aussi importantes que les compétences techniques pour le recrutement de profils IT.

Oui, les softs skills ont leur importance.

Pour les développeurs, le défi consiste justement à savoir comment mettre en valeur ces compétences.

Pour les recruteurs, il est essentiel en 2024 de mieux savoir définir et évaluer les soft skills.

Les recruteurs ont mis en lumière deux difficultés majeures rencontrées aussi bien l’an dernier que cette année :

• Trouver des candidats qualifiés
• Identifier leur potentiel, même si certains candidats ne disposent pas de toutes les compétences souhaitées

Il semble un peu plus facile aujourd’hui d’identifier le potentiel des candidats, sachant que c’est une difficulté sur laquelle les participants ont légèrement moins insisté qu’en 2023 (moins 4%). Il est probable que les recruteurs disposent de meilleurs outils, mais il reste tout de même une belle marge de progression.

Nous constatons également que les soft skills sont extrêmement difficiles à évaluer. 1 recruteur sur 5 estime que c’est ce qu’il y a de plus difficile dans le recrutement des développeurs.

Environ un quart des recruteurs de profils Tech vont disposer en 2024 d’un budget plus important qu’en 2023 pour recruter des profils IT.

17% d’entre eux déclarent disposer d’une enveloppe similaire et 14% indiquent qu’on leur a accordé moins de budget en 2024.

Pour les 44% restants, nous avons deux cas de figure : soit ils n’ont pas encore une vision claire de leur budget 2024, soit ils ne savent pas comment le comparer à celui de 2023.
Ces données montrent que, pour la plupart, les entreprises continuent d’investir dans le recrutement de profils techniques.

Pour ce qui est de leur stratégie RH et de recrutement, les entreprises prévoient d’investir en premier lieu dans les outils d'IA.

Et nous avons en effet hâte de voir dans quelle mesure l’IA va influer sur les process, les produits et les équipes.